Thomas Lescrainier (43) est un maroquinier-garnisseur unique en son genre. Il pratique le point sellier, devenu de plus en plus rare, pour des produits en cuir de qualité, avec un côté brut raffiné. Rencontre dans sa boutique-atelier dans les Marolles à Bruxelles.
— Jules Gevaert
Thomas Lescrainier a transformé un cabinet de curiosités en atelier de maroquinerie. Il explique que le point sellier, utilisé par Hermès et Delvaux, est plus solide que la couture machine.
Le point sellier utilise un seul fil croisé à chaque point, rendant la couture plus durable et moins susceptible de se défaire entièrement en cas de rupture.
Sur la table de Thom, on trouve des cutters, roulettes, alènes, maillets et compas pour travailler le cuir.
Il utilise du fil en polyester, plus résistant que le lin, et préfère le tannage végétal pour sa belle patine avec le temps, malgré sa sensibilité.
Outils spécifiques
Sur la table de Thom, on trouve des cutters, roulettes, alènes, maillets et compas pour travailler le cuir. Il utilise du fil en polyester, plus résistant que le lin, et préfère le tannage végétal pour sa belle patine avec le temps.
Les créations de Lescrainier, bien que parfois brutes, sont de qualité, solides et durables, incarnant le concept japonais de « Wabi Sabi ».
Éventail de créations
Thomas Lescrainier crée des objets variés, de la petite maroquinerie aux canapés, en passant par des sacs à main et des luminaires. Il travaille aussi sur des restaurations et collabore avec des architectes d’intérieur. Il modifie des selles de moto et installe des sièges en cuir dans des voitures haut de gamme. Lescrainier accepte des commandes spéciales, comme des corsets en cuir et des accessoires pour le théâtre.
Son parcours est atypique : après des études en cinéma et publicité, il a aidé sa femme, créatrice de mode, et a appris à coudre. Passionné par le cuir, il a commencé avec des matériaux récupérés et a créé son premier portefeuille il y a 12 ans.
POUR LESCRAINIER
« UNE CRÉATION PEUT ÊTRE SOBRE, VOIRE BRUTE SANS FINITION IMPECCABLE,
MAIS ELLE DOIT ÊTRE DE QUALITÉ, SOLIDE ET DURABLE POUR S’EMBELLIR À L’USAGE. »
Sans compromis
Thomas Lescrainier a persévéré et appris seul, acquérant outils et machines. Il a acheté sa première peau neuve à la tannerie Radermecker pour créer des ceintures qu’il a vendues à son entourage.
Ses créations et clients ont augmenté, mais il refuse les commandes qu’il ne peut pas réaliser parfaitement. Pas de boutique en ligne, mais vous pouvez le visiter dans les Marolles ou sur Instagram @lscrnr. Ses atouts : la rareté de son activité, son excellence, et sa situation dans un quartier de connaisseurs à Bruxelles.