De l’art ? Rarement ! Du design ? Parfois ! Mais alors qu’est-ce ? Avec Autofiction, une Biographie de l’Objet Automobile, le Centre d’Innovation et de Design (CID) présente, au Grand-Hornu jusqu’au 16 février 2025, un matériel abondant pour une exposition « documentaire » permettant de réfléchir sur le rôle de la voiture dans la société. Confondant.
L’industrie automobile belge, autrefois florissante avec des marques comme Minerva et Van Hool, a souffert de nombreuses fermetures d’usines (Renault, Opel, Ford, Caterpillar) dues à la mondialisation.
Malgré cela, la Belgique reste liée à l’industrie via l’assemblage de marques mondiales. L’exposition actuelle au CID aborde les défis contemporains de l’automobile, tels que les nouvelles réglementations et l’innovation en design.
Former autant que montrer
Olivier Peyricot, commissaire de l’exposition et designer français, a monté une exposition documentaire pour inciter à la réflexion collective.
Présentée initialement à la Cité du Design en 2022, elle explore comment l’automobile se raconte à travers ses créateurs et s’inscrit dans nos imaginaires, mêlant fictions et réalités, comme les voitures réassemblées à Cuba en raison du blocus économique.
Regard critique
Les objets exposés sont accompagnés de notices explicatives détaillées, encourageant une réflexion approfondie. Olivier Peyricot note que les critiques de la production automobile deviennent de plus en plus constructives.
L’exposition présente des nouveautés comme la Microlino Car électrique et la R5 Diamant électrique, avec des designs innovants, illustrant l’évolution continue du secteur. Les débats actuels autour de l’automobile incluent des questions écologiques et sociales, comme les congestions urbaines et les protestations des Gilets Jaunes.
Entre philosophie et politique
L’exposition adopte une approche philosophique et expérimentale, marquant une transition des expositions de propagande à des expositions documentaires.
Olivier Peyricot souligne que le design automobile a un impact politique limité dans une économie de marché, souvent réduit à des formes reconnaissables et à l’aménagement intérieur.
Cependant, des initiatives comme le Toyota IMV 0, un véhicule adaptable pour des spécificités locales, montrent des efforts pour répondre aux besoins des économies frugales.
Trois parties
L’exposition explore l’automobile comme un objet numérique et intelligent, consommant des données et des ressources. Elle se divise en trois parties : l’automobile comme appareil électronique, une biographie fossile, et de nouvelles pistes narratives.
Des histoires de divers artistes et designers illustrent les enjeux actuels, comme la crise du diesel gate en Allemagne, l’industrie des métaux rares en RDC, et la désobéissance technologique à Cuba.
L’exposition invite à réfléchir sur le futur de l’automobile et son impact social et écologique.